Interview : Clarke Drahce, photographe, par Christina

10/12/2020
Interview : Clarke Drahce, photographe, par Christina

« #HASHTAGS » : Comment Instagram à révolutionné le monde de la mode.

 

Le hashtag, introduit en même temps que Twitter, est apparu depuis bien des années : le sens qu’on lui connaît aujourd’hui est celui qu’il a acquis à travers son utilisation sur les réseaux sociaux.

 

Il est toujours précédé de son caractère : il permet un marquage du contenu publié, avec des mots clés qui résument l’idée de base de ce contenu.

 

 

 

1 Pourquoi ce choix d’Instagram ? Allié ou perte de valeur d’un monde vu généralement comme élitiste ?

 

Ce réseau, qui est le monde de l’image, représente une population mobile qui privilégie l’instantané. Les gens sont connectés dans un « in the mood », un air du temps du réactif : donc indéniablement un allié avec plus d’un milliard d’utilisateurs. Dans l’univers de la mode, nous obtenons trois fois plus de likes, cinq milliards, qui forment une valeur ajoutée aux publications multiples des jeunes créateurs et grandes marques. La mode et le mode de vie…

 

 

2 « Hashtag », effet de mode ou véritable levier markéting ?

 

Véritable levier de mode pour toute population gravitant dans le milieu : un marketing organique qui s’étend et devient viral. La promotion par l’image englobe les créateurs, coiffeurs, stylistes, mannequins, couturier, équipes techniques… Une agence de mannequins qui se vend à travers ce mode, le webzine (magazine web), par exemple « Vogue », avec sa version papier et sa version numérique.

 

J’ai été approché cette semaine par deux webzines pour des édito, un californien, « RARE MAGAZINE », et un parisien, « FASHION SPEEDER MAGAZINE ».

 

Tous ce monde a intégré Instagram dans sa stratégie markéting au sens large pour convoyer vers leur site.

 

 

3 Quand et comment avez-vous commencé dans la photographie ?

 

Par l’environnement familial. Mon père et mon grand-père étaient photographes amateurs. De réels moments de bonheur lors des balades avec nos appareils, lorsque nous capturions nature et portraits. Nous avions des laboratoires dans le domicile de notre maison de campagne, dans ma Bourgogne natale.

 

 

4 Vous définissez-vous comme artiste ? Est-ce un don ? Un travail ?

 

Petite anecdote : j’ai vu un psy pour mon développement personnel. Je me souviens d’une de ses remarques : vous êtes un artiste, et ne résistez jamais au fait de vous présenter comme tel.

 

« Photographe et art visuel ». J’ai fait les Beaux Arts en histoire de l’art contemporain. En photo, art vidéo, gravure, peinture…

 

Un peu de talent et beaucoup de travail, nous sommes tous sensibles au monde artistique.

 

 

5 Comment vivez-vous l’évolution de la mode ?

 

Bien, cette mouvance est uniformisation du genre. Le masculin et le féminin tendent à se confondre. Cette observation ne me choque pas. Je dois contribuer au développement de l’identité de la marque.

 

 

6 Une prise de conscience est-elle nécessaire dans le milieu des couturiers ?

 

Les hommes n’ont pas le choix. Il faudrait se sortir du design clownesque réservé à la gente masculine. « Lancel » en bagagerie sait me séduire habituellement. Une marque classique et intemporelle dans sa ligne de sacs.

 

 

7 Que pensez-vous de l’upcycling ? Est-ce un modèle pour la fabrication du prêt-à-porter de demain ?

 

Assurément ! J’ai fait une série photographique pour une marque qui est très axée développement durable, « ACOSTAGE ». Elle sait s’approprier une œuvre et la détourner.

 

 

8 Que pensez-vous des influenceurs ?

 

Je ne peux rien leur reprocher. Ils sont la conséquence des réseaux sociaux. Je veux juste faire une mise en garde : ne pas céder aux sirènes et garder comme objectif d’éclairer leurs communautés.

 

 

9 Quel regard portez-vous sur la haute-couture ?

 

Le terme est resté. Mais le distinguer du prêt-à-porter. Avec beaucoup d’audace et d’érotisme, tel Alexander McQueen.

 

 

10 Comment définissez-vous votre style en un mot ?

Cinématographique. L’image perdure, seule à jamais. C’est un arrêt sur image.

 

 

11 Un petit jeu de questions :

 

  • Votre tenue vestimentaire favorite ?

 

Le smoking d’un créateur, du sur-mesure, avec un nœud de papillon. Ou la veste mythique de Jimi Hendrix. Très napoléonienne, reprise par Michaël Jackson.

 

  • Quel auteur vous a marqué ?

 

Sergueï Korolev. ?

 

  • Qu’est-ce qui vous agace ?

 

Pas grand-chose, je ne m’encombre pas ou peu du négatif, mais je dirais le manque d’empathie et de curiosité.

 

  • Votre plat préféré ?

 

Le ris de veau aux morilles.

 

  • Votre boisson préférée ?

 

« Ritz Pimm’s », de Colin Peter Field (barman du « Ritz » à Paris).

 

  • Un chanteur favori ?

 

Jim Morrison.

 

  • Un photographe phare ?

 

Gregory Crewdson pour la fiction,

Deborah Turbeville pour la mode,

Sarah Moon pour son esthétique éthérée.

 

  • Qu’est-ce qui vous pousse à vous lever le matin ?

Un rayon de soleil !

 

 

Pour découvrir le travail de Clarke Drahce, cliquez ici.