Web série made in Mado : « Les Fous de Tchekhov », par le collectif « Demain on réplique »

15/12/2020
Web série made in Mado : « Les Fous de Tchekhov », par le collectif « Demain on réplique »

Le collectif « Demain on réplique » a réalisé une résidence au CPA Mado Robin durant cette période de confinement. Ils devaient nous présenter leur travail en décembre, dans le cadre d’une journée russe qui n’a pas pu se tenir.

Pour aller au bout de ce projet, nous avons réalisé une captation de la pièce sous un format « web série » : 10 épisodes de 3 min environ, qui couvriront l’ensemble de la pièce.

Nous vous en présentons aujourd’hui le premier volet. À suivre sur notre site chaque semaine en cliquant ici…!

 

  • Dans un premier temps, pouvez-vous nous présenter le collectif « Demain on Réplique » ?

Le collectif est composé de 3 comédiens : Sophie Chasselat, Matias de Sa Moreira et Denis Leluc. Notre metteur en scène, Jean-Claude Scionico, nous a rejoint plus tard dans cette aventure. Nous nous sommes rencontrés avec une envie commune de jouer et partager des textes classiques, accessibles pour tous, dans des mises en scènes décalées.

 

 

  • Vous répétez en ce moment au Centre Mado Robin la pièce de théâtre « Les Fous de Tchekhov » : pouvez-vous nous en parler ? Pourquoi l’avoir choisie ?

Ce spectacle « Les Fous de Tchekhov » est composé de deux courtes pièces en un acte d’Anton Tchekhov : « L’Ours » et « La Demande en mariage ». Nous les avons choisies car elles ont un côté comique très « vaudeville ». Devant les fortes émotions qu’ils ressentent, les personnages perdent leurs moyens, s’emportent, deviennent parfois hystériques et digressent des sujets pour lesquels ils se sont retrouvés : réclamer une dette, faire une demande en mariage.  Il n’était pas difficile alors, en poussant le jeu des comédiens, d’en faire des fous internés dans un asile psychiatrique, d’autant plus que Tchékhov était médecin.

 

  • Pouvez-vous nous présenter Tchekhov ?

Anton Pavlovitch Tchekhov ou Tchekhov, né le 17 janvier 1860 à Taganrog (Russie) et mort le 15 juillet 1904 à Badenweiler (Allemagne), est un écrivain russe, principalement nouvelliste et dramaturge. Tout en exerçant sa profession de médecin, il publie entre 1880 et 1903 plus de 600 œuvres littéraires. Certaines pièces sont souvent mises en scène (« La Mouette », « La Cerisaie », « Oncle Vania »), et font de lui l’un des auteurs les plus connus de la littérature russe, notamment pour sa façon de décrire la vie dans la province russe à la fin du XIX siècle. « L’Ours » et « La Demande en mariage » font partie des pièces courtes.

 

  • Y a-t-il un traducteur que vous privilégiez pour cet auteur ?

Pour ces deux courtes pièces, nous avons choisi une traduction libre de droit. Mais il existe un traducteur spécialiste de Tchekhov, souvent utilisé dans les mises en scène actuelles : André Markowicz.

 

  • Combien êtes-vous sur scène ?

Il y a trois personnages, donc trois comédiens. Nous avons pris le parti d’en faire un huis-clos.

 

  • Savez-vous déjà le décor qu’il y aura ?

Un décor plutôt minimaliste, celui d’une salle de jeu d’un asile psychiatrique : deux chaises et une desserte en métal blanc, et un jeu de Monopoly. Nous ne voulons pas encombrer le plateau, afin que le spectateur puisse se projeter plus facilement dans cet univers.

 

  • Est-ce que vous faites souvent des spectacles de ce genre ?

Le collectif a été créé pour ce projet. C’est donc notre premier spectacle.

 

  • C’est une pièce compliquée à jouer ? Comment joue-t-on un fou ?

Le texte de Tchekhov n’est pas compliqué, c’est une comédie et un plaisir pour un comédien. Jouer un fou est un peu plus délicat. Il ne faut pas tomber dans la caricature, surtout lorsque que la pièce n’a pas été écrite dans ce sens. Il faut doser la folie et trouver des intentions nouvelles dans les répliques et dans le jeu pour que la folie reste présente. Le plus difficile, c’est de rester sincère, même si les intentions sont très décalées.

 

  • Restez-vous fidèle au texte, ou proposez-vous un autre regard ?

Nous restons très fidèles au texte, mais, pour appuyer la folie des personnages, nous avons parfois doublé quelques répliques. Les personnages sont enfermés dans un asile et non dans une maison bourgeoise, et donc parfois la mise en scène décalée donne un autre sens à certains mots ou à certaines répliques, ce qui accentue le coté comique. Les personnages s’amusent comme le feraient des enfants. Jouer Tchekhov devient alors leur activité quotidienne et favorite.

L’enjeu de notre spectacle est de proposer une contextualisation complètement extrême, afin de voir Tchekhov sous un nouveau jour.

 

  • Le coté imprédictible du fou dans la pièce peut-il faire peur ?

Non, mais il peut sans doute choquer les très jeunes enfants. C’est avant tout une comédie, et ça reste quand même un spectacle tout public.

 

  • Quand pourrons-nous vous voir ?

Le plus tôt possible, on l’espère !

 

  • Quelque chose à ajouter ?

C’est un plaisir de se retrouver au Centre Mado Robin pour nos répétitions, avec une équipe qui défend et soutient notre projet.